Perceptions d’aucuns face aux diplômes académico-islamiques : Regard factuel et analytique

Article : Perceptions d’aucuns face aux diplômes académico-islamiques : Regard factuel et analytique
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9 octobre 2024

Perceptions d’aucuns face aux diplômes académico-islamiques : Regard factuel et analytique

Le monde islamique face aux enjeux contemporains. Nous devons faire preuve de discernement pour ne pas obscurcir notre raisonnement. Les diplômes académico-islamiques, un regard factuel et analytique.

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L’avènement des diplômes académico-islamiques à travers le parcours universitaire LMD (Licence-Master-Doctorat) fait croire à certains que c’est désormais l’indicateur infaillible de la connaissance et de la maîtrise islamique. Il est récurrent de voir des jeunes se fonder sur ces titres pour émettre des jugements superficiels, faire valoir la connaissance d’aucuns au détriment et au mépris de celle des autres.

Aperçu historique

En effet, lorsqu’on consulte l’histoire, on se rendra à l’évidence que ces titres sont contemporains et peut-être datés à partir des années 70, voire 80, 90 si je ne m’abuse. Ces titres sont des exigences pédagogiques et attestent que l’intéressé a rempli certaines exigences qui s’offrent à un parcours académique sanctionné soit par une licence, une maîtrise ou un doctorat. Cela ne veut en aucun cas dire que toute personne qui a un doctorat islamique maîtrise inéluctablement l’islam et est plus instruit que celui qui ne le détient pas.

Regard rétrospectif du processus d’apprentissage

Lorsqu’on jette un regard rétrospectif, ces titres n’existaient pas il y a cinquante ans comme susmentionné, mais que la connaissance islamique a perduré des siècles. Les plus grands savants islamiques que le monde ait connu n’avaient pas ces titres et on ne peut pas se hasarder à les comparer aux oulémas du monde contemporain. L’islam nous a été légué par des savants qui l’ont appris en se vautrant sur le sol, sous les arbres et sous les cabanes dans des conditions rudimentaires.

Supposons, si obtenir un diplôme islamique nécessite de cravacher plusieurs années, d’autres aussi ont cravaché des années voire des décennies dans les foyers islamiques qui d’ailleurs constituent les sources originelles du savoir islamique et les plus efficientes. Les plus grandes et anciennes universités islamiques du monde en l’occurrence l’université Azhar en Egypte, l’université Zitouna en Tunisie, l’université Quaraouyuine au Maroc, l’université Al-Mustansiriyah au Bagdad (Irak)… ont la plupart été des foyers islamiques avant d’être des universités académiques

Crédit : Mamadou Saidou Diallo

En outre, lorsqu’on revient en Guinée, nous verrons que nos pieux parents les Cerno Samba Mombeya, Cerno Sa’adu Dalein, Cerno Ibrahima Daama, Cerno Aliyyou Ɓuuɓa ndiyam pour ne citer que ceux-là, ont tous laissé des héritages islamiques incontestés sans passer par ce parcours académique. Certains étudiants se servent des écrits laissés par ces savants pour obtenir un diplôme de master ou du doctorat.

Les diplômes sont certes très importants dans un monde contemporains caractérisé à certains égards par la plus-value du papier, mais il (papier) ne témoigne pas forcément de la suprématie de celui qui le détient par rapport aux autres sur le plan de la connaissance et de la maîtrise islamique. Il y a des détenteurs de diplômes islamiques plus instruits que ceux qui ne les détiennent pas bien-sûr, par contre, il y a aussi des particuliers qui ne détiennent pas ces diplômes académico-islamiques mais qui surpassent ceux qui les détiennent en termes de connaissances islamiques sans équivoque. On peut lister plusieurs exemples à cet effet. C’est une question de relativité et nous devons l’intérioriser.

IJAAZA, un type de diplôme qui a perduré

En guise de rappel, dans les foyers islamiques, il y a des certifications sous forme de diplômes qui existaient depuis des lustres et qui continuent d’exister jusqu’à présent appelées « IJAAZA ». C’est une certification qui démontre une chaîne de transmission du savoir islamique dans un domaine ou livre précis du maître enseignant à celui qui l’a écrit. Elle peut être aussi une attestation dont on se sert pour autoriser à untel d’enseigner son savoir dans un domaine précis pour plus de commodité.

Bref, cet écrit n’est pas un outrage aux détenteurs de diplômes académico-islamiques, plutôt la manifestation d’un constat qui coule beaucoup d’encre et de salive et d’un jugement qui paraît biaisé et qui caractérise plusieurs jeunes de nos jours dans le monde virtuel et réel. En ces mots, l’humilité, la retenue, le discernement, la sincérité, le respect réciproque sont entre autres des vertus précieuses qui doivent nous distinguer dans nos agissements.

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